Portrait Avec Les Amis des vieux tracteurs, il crée du lien

Parmi tous les engins qu’il a vu défiler sur la ferme familiale depuis son enfance, Michel Vincent, céréalier à la retraite installé à Preignan, dans le Gers, préfère les tracteursCaterpillar. Le favori de sa collection de dix modèles anciens est le D4, pour le grincement de ses chenilles.

« C’est un spécialiste de la marque. Il sait répondre à n’importe quelle question », révèle Alain Jean-Louis, exploitant à Mirepoix et voisin de Michel. Tous deux dirigent l’association Les Amis des vieux tracteurs, dont le siège et la collection sont établis dans ce village agréable et très vivant.

Le sens de l’organisation

« Je nourris une passion pour ces machines et pour la mécanique, souligne le retraité. On m’en a confié beaucoup, je les ai réparées et remises en route. Il y en a en permanence une ou deux chez moi qui ont besoin de travaux. Je viens de refaire une boîte de vitesses et j’ai entièrement restauré un Ferguson avec mon fils, Éric. En 1926, mon arrière-grand-père Augustin possédait déjà du matériel à vapeur. Je dois tenir ça de lui ! »

Natif de Seine-et-Marne, Michel Vincent s’est installé à vingt-deux ans en Côte-d’Or. Puis il a migré, neuf ans plus tard, dans le Gers pour cultiver céréales et oléagineux. « Je n’ai pas fait d’études agricoles, reconnaît-il. Adolescent, j’ai quitté le pensionnat pour devenir ouvrier chez mes parents. Mon seul diplôme est celui d’animateur de camps de vacances ! »

À 78 ans, l’ancien céréalier n’a rien perdu de son entrain pour orchestrer de grandes manifestations. Adhérent des Amis des vieux tracteurs depuis la création de l’association en 2007, il en est aujourd’hui le président. Chaque année, le troisième samedi d’août, il organise avec le bureau une fête des labours chez un agriculteur habitant près de Mirepoix.

Les adhérents amènent leurs vieux engins pour le concours de traction, et des démonstrations de travail à l’ancienne ont lieu sur une trentaine de parcelles. Plus de 1 500 personnes sont accueillies et 400 repas servis, « préparés par les dames. Le bénévolat est très important dans notre groupe, qui compte une soixantaine de membres, souligne le retraité. Les agriculteurs qui nous reçoivent sur leur ferme nous disent souvent qu’il s’agit de la fête de leur vie ! »

Enfin, Michel, fidèle lecteur de La France agricole depuis soixante-dix ans, aime écrire et participe à la rédaction du bulletin municipal. Dans le dernier numéro, il a consacré deux pages à la motorisation des tracteurs. Quand on a une passion…

Florence Jacquemoud

[summary id = "10025"]